Sacré « roi des fruits » puisque ceint d’une couronne » par le père Dutertre en 1667, l’ananas, originaire d’Amérique du sud, est le fruit d’une plante herbacée vivace ; il ne pousse pas sur un arbre, comme la plupart des fruits, mais à partir d’un rejet planté au sol.
Son analogie avec la pomme de pin est à l’origine de l’espagnol pina et l’anglais pineapple. Le français préférera « ananas » dérivé de nana, qui signifiait « parfumé » dans la langue des indiens d’Amérique du sud.
A la faveur des échanges entre tribus, le fruit a progressivement gagné l’Amérique centrale et le chapelet des îles Caraïbes. C’est dans une de ces dernières, la Guadeloupe », que Christophe Colomb le rencontra pour la première fois, en 1493 ; néanmoins, la première description de l’ananas a été publiée en 1535 à Séville.
La dissémination de l’espèce dans le monde suivit de près l’ouverture des grandes voies maritimes par les Portuguais, puis par les Espagnols au cours du XVI siècle….Saint-Helène en 1505, Madagascar en 1548, aux Indes en 1545…
Si pendant longtemps l’ananas est resté un produit à la mode dans la haute société, sa consommation s’est vulgarisée grâce aux conserves des îles Hawaii dès 1880. C’est principalement après la deuxième Guerre mondiale, avec l’apparition des avions-cargo, que les ananas frais sont arrivés sur les tables des Français.
Sur les plantations de la Coopérative Burquiah, sont cultivées deux variétés d’ananas, tous deux du cultivar « Cayenne lisse ».
Le « Cayenne lisse », au goût authentique, mélange parfaitement équilibré d’acidité et de sucré, très juteux ; c’est le cultivar le plus consommé au monde.
La « Baronne », Cayenne aux feuilles piquantes, d’une saveur plus douce et plus sucrée.
D’autres variétés se développent actuellement en Europe : le « Spanish », de la région Caraïbes et Amérique centrale, épicé et moins sucré que le Cayenne, le « Victoria », de la famille des « Queens », originaire de la Réunion et de l’océan indien, plus sucré et moins acide que le Cayenne ainsi que l’ « extra sweet/MD2 », nouvelle variété particulièrement douce, en provenance d’Amérique centrale.

C’est une plante herbacée, d’une hauteur de 1,10 m environ, qui ne donne qu’un fruit unique, avant de produire des rejets qui seront utilisés pour la replantation.
Afin d’assurer une meilleure qualité, la densité sur nos plantations a été limitée à 45.000 pieds par hectare, produisant une moyenne de 70 tonnes d’ananas, dont 40 tonnes ont les qualités requises pour une exportation en frais sur l’Europe. Dans les conditions climatiques guinéennes, il faut environ de quatorze à quinze mois entre la plantation du rejet et la récolte du fruit.
Les engrais et produits phyto-sanitaires sont appliqués pendant les huit premiers mois de végétation, période nécessaire à obtenir la taille du plant requise pour obtenir plus tard des fruits de calibre correspondant aux normes de consommation.
Cette phase végétative se termine par  le « traitement d’induction florale ». L’ananas présente en effet la particularité de pouvoir déclencher sa floraison artificiellement, permettant de planifier la production et de répondre ainsi aux variations de la demande. Le TIF ( traitement d’Induction Florale, appelé aussi hormonage) est provoqué par la dépose d’éthylène au cœur du plan afin d’y faire naître la fleur.
Démarre alors la phase de fructification, qui durera 175 jours en moyenne et se terminera par la récolte.
La récolte du fruit doit être effectuée le plus près possible de la maturité naturelle afin de permettre le développement optimal de sa saveur et équilibrer l’acide et le sucre. Elle dépend du mode d’achemi- nement jusqu’aux marchés.(16 jours pour le bateau, 48 heures pour l’avion).
Afin d’homogénéiser la production, un « déverdissage » de la peau est effectué par une application d’ethrel onze jours avant la récolte .
Un fruit récolté trop tôt sera sans saveur; sa chair, peu colorée sera très acide  et peu sucrée. C’est trop souvent le cas pour les ananas acheminés par bateau. Récolté trop tard, l’ananas sera trop sucré, peu acide, avec une chair très colorée. Une dizaine de jours séparent ces deux stades.
Sur les plantations Burquiah, du fait de la commercialisation par avion « originale » en juste à temps et « à la commande », cette opération est réalisée sur des fruits à maturité M1 avancée (fruit coloré au moins jusqu’au tiers de sa hauteur), autorisant une coupe à un niveau de maturité M2 (fruit coloré sur les deux tiers de sa hauteur), garantissant la saveur et le goût « authentique» de ses fruits.
Après la récolte des fruits, le pied reste en terre de six à neuf mois, et produira en moyenne trois rejets, qui seront replantés sur une nouvelle parcelle. Les vieux plants seront alors détruits et la terre laissée en repos avant une nouvelle replantation.
En général, trois années séparent deux récoltes successives sur une même parcelle, pendant lesquelles l’ananas requiert toute l’attention et les soins du planteur.